Les erreurs à éviter lors de la reprise d’une exploitation agricole

 

La reprise d’une exploitation repose sur plusieurs éléments clés : la valeur de l’exploitation, le code rural, la formation à l’installation (ou son absence), et le droit d’exploiter. Il ne faut négliger aucun de ces facteurs, car les enjeux associés peuvent avoir un impact significatif sur la reprise et la pérennité du projet.  

 Erreur 1 : Manque de planification 

 Lors d’une reprise, ne vous précipitez pas ! En effet, une installation agricole repose sur plusieurs critères, et il est important de considérer tous les éléments de l’entreprise pour constituer votre dossier. Cela demande du temps, mais permet de reprendre l’exploitation agricole dans de bonnes conditions. Pour le vendeur, il s’agit d’une transmission qui nécessite également une préparation en amont. La date de reprise est variable et dépend de nombreux facteurs. 

L’anticipation est la clé du succès

Le manque d’évaluation de la viabilité de l’exploitation 

 Pour chaque exploitation que vous visiterez, évaluez la viabilité de l’entreprise et de son projet actuel. De nombreuses questions vous permettront d’anticiper d’éventuels investissements ou de voir la possibilité de nouveaux projets à développer. 

  • L’exploitation repérée répond-elle à une grande partie de mes critères de sélection ? 
  • Quelle activité vais-je y développer ? 
  • Y a-t-il les débouchés que je projette ? 
  • Comment est-elle actuellement gérée ? 
  • Est-elle saine financièrement ? 

 

Toutes ces questions vous permettrons de mieux analyser la reprise et d’anticiper le projet ainsi que les éventuels investissements à prévoir. Mais, il n’est pas toujours évident de savoir quelles questions se poser ou quelles options s’offrent à vous en fonction de la situation de l’exploitation. Se faire accompagner à cette étape est idéal pour ne manquer aucune information et être sûr de la viabilité du projet. De plus, un intervenant extérieur, avec un point de vue neutre, pourra vous aider à vous projeter de manière objective et éclairée. 

Prévoir sa stratégie budgétaire  

Avant de choisir votre exploitation, vous devez bien définir votre budget et n’oubliez pas, un petit prix ne signifie pas forcément une bonne affaire. Bien que cela puisse correspondre à la valeur que vous souhaitez investir, il est important de se poser les bonnes questions pour l’avenir : 

  • Bâtiments à refaire ou à créer : Est-ce que des rénovations ou des constructions sont nécessaires ? Si oui, quels seront les coûts associés ? 
  • Investissements futurs : Quels investissements devrez-vous prévoir pour que la structure réponde à vos attentes et besoins ? 
  • Budget bancaire : Ces éléments doivent être pris en compte dans votre budget global et présentés à votre conseiller bancaire. Il faut trouver un équilibre entre vos ambitions et les garanties que vous pouvez offrir pour obtenir un financement. 

Une planification financière rigoureuse et une anticipation des besoins futurs vous permettront de reprendre l’exploitation dans les meilleures conditions et de garantir sa pérennité. 

 

Erreur 2 : Mauvaise compréhension des aspects juridiques 

 La reprise d’une exploitation peut se faire de différentes manières, le plus souvent en individuel ou en société, et ce choix aura un impact sur le déroulement de la reprise, les relations avec les propriétaires tiers, les baux ruraux, ainsi que les demandes d’autorisation d’exploiter. Prendre en compte tous ces éléments, trouver des solutions, respecter les délais et comprendre toutes les étapes n’est pas chose simple. Pour vous sécurisez, il vous faut un expert juridique, ce dernier vous permettra de maîtriser le bon déroulement de votre projet jusqu’à sa réalisation. 

 Mauvaise interprétation des baux ruraux 

Une mauvaise interprétation de ses clauses peut entraîner des complications juridiques et financières. Pour éviter ces complications il faut bien comprendre et maitriser  les dispositions du code rural, qui régissent les droits et obligations des parties. Cela inclut la durée du bail, le montant du fermage, des conditions environnementales,  les conditions de renouvellement, ainsi que les éventuelles clauses spécifiques, comme le droit de préemption du fermier en cas de vente des terres. 

 De plus, une méconnaissance des subtilités du bail rural peut mener à des conflits, notamment lors des transmissions d’exploitation, de reprise par le propriétaire ou de travaux effectués sur les terres louées. Ils n’ont pas les mêmes durées et pas forcément le même coût. Les baux longs termes peuvent aussi favoriser et apporter des garanties quant à l’avenir de la structure. Cela est vrai pour les propriétaires et aussi pour le projet auprès des banques. Une fois encore il est donc indispensable de se faire accompagner par un conseiller juridique spécialisé pour éviter toute erreur d’interprétation pouvant compromettre la stabilité de l’exploitation. 

 

 Ignorance des réglementations sur la transmission d’exploitation 

En France, l’installation et l’exercice d’une activité agricole sont encadrés par de nombreuses réglementations. Qu’il s’agisse de normes environnementales, de règles de production, de mesures de sécurité sanitaire ou encore des autorisations d’exploiter, soumises à des conditions strictes qu’il faudra prendre en compte obligatoirement . Négliger ces réglementations pourrait compromettre la validité de la reprise de l’exploitation. Par exemple, sur le plan environnemental, suis-je en conformité avec la réglementation ? Il y a un certain nombre d’exigences, bien que contraignantes à respecter dès départ, qui peuvent représenter des avantages à moyen ou long terme. Certaines démarches administratives doivent être aussi anticipées, tant avant, qu’après la reprise, et peuvent influencer le coût final de la transmission.  

 

Erreur 3 : Manque de connaissance du marché et des tendances 

Chaque production a ses spécificités, tout comme chaque territoire agricole. Il serait donc imprudent de rechercher une exploitation et de s’y installer sans prendre en considération ces éléments. Ne pas pousser ces recherches en amont pourrait avoir des conséquences solidité à plus ou moins long terme de votre projet. 

Posez vous les bonnes questions : le secteur où se trouve l’exploitation est-il en adéquation avec un éventuel projet de transformation ? Où se situe la concurrence ? Quels nouveaux débouchés faut-il prévoir ? Il faut aussi considérer que certains vendeurs peuvent fixer un prix supérieur à la valeur réelle de leur exploitation, en fonction du contexte économique et du moment de la vente.. La vente d’une exploitation est un ensemble complexe. 

Contactez les experts agricoles locaux pour obtenir des conseils sur le marché local. Une véritable étude de marché serait idéale dans ce contexte. 

 Ignorance des tendances et évolutions du secteur agricole 

 Dans certains endroits, la production agricole évolue constamment, et il est donc indispensable de penser à l’avenir pour déterminer si, demain, nous pourrons produire tel ou tel type de produits sur un lieu donné. Les aléas climatiques, tels que les sécheresses, les inondations ou les vagues de chaleur, peuvent avoir un impact significatif sur les cultures et les élevages. Par exemple, une région autrefois propice à la culture de certaines céréales pourrait devenir inadaptée en raison de changements climatiques. 

De plus, les risques sanitaires, comme les épidémies animales ou les maladies des plantes, peuvent également affecter la viabilité des productions agricoles. Une épidémie de grippe aviaire, par exemple, pourrait décimer les élevages de volailles, tandis qu’une maladie des plantes pourrait réduire considérablement les rendements des cultures. 

Ces facteurs peuvent rendre certaines productions caduques et nécessitent une adaptation constante des pratiques agricoles. Il faut essayer  de prévoir au maximum et de s’adapter aux évolutions possibles pour assurer la pérennité des exploitations agricoles. Cela peut inclure la diversification des cultures, l’adoption de nouvelles technologies ou la mise en place de mesures de prévention contre les risques climatiques et sanitaires. 

Nous le savons l’agriculture est en pleine expansion et change tous les jours, et c’est pourquoi, les agriculteurs sont aussi obligés de s’adapter au moment présent et aux différentes conditions, les marchés évoluent, et les exploitants se sont toujours mis aux diapasons pour faire évoluer leurs entreprises.  

Erreur 4 liées à la communication et aux relations humaines 

 Ignorer les aspects humains de la transmission  

 La reprise d’une exploitation agricole est un processus complexe qui nécessite une interaction entre un vendeur et un acheteur. Ces deux parties peuvent avoir des points de vue différents sur divers aspects de la transaction, ce qui peut entraîner des désaccords. Pour faciliter ce processus et minimiser les risques de mésentente, l’intervention d’un intermédiaire, tel que QUATUOR, peut s’avérer extrêmement bénéfique. 

Un intermédiaire vous garantit la neutralité des échanges. Il agit comme un médiateur impartial, aidant à clarifier et à résoudre les points de discussion potentiels. L’intermédiaire évalue objectivement la valeur de l’exploitation, en tenant compte de divers facteurs tels que l’état des infrastructures, la qualité des terres, et les perspectives de rentabilité future. Cette évaluation impartiale aide à établir une base de négociation équitable pour les deux parties. 

La relation entre un vendeur et un acquéreur est souvent marquée par des perspectives opposées. Dès les premiers échanges, il est important que ni l’une ni l’autre des parties ne ressente de pression ou de malaise, car cela pourrait nuire à la confiance mutuelle et à la négociation. 

En adoptant une démarche claire et objective, on favorise une relation de confiance, propice à un accord équilibré, respectueux des intérêts de chacun. Cette approche permettra de bâtir une base solide pour la suite de la transaction, en évitant les tensions inutiles et en facilitant une négociation qui soit bénéfique pour les deux parties. 

Choisir de se faire accompagner par un intermédiaire neutre , qui saura jouer un rôle clé dans la médiation et la gestion de la transaction c’est assuré le bon déroulement de la transmission. Cela  permet de garantir que les attentes de chaque partie soient bien comprises et que la transaction se déroule de manière fluide et équitable. Un professionnel pourra ainsi apporter des conseils éclairés, rassurer les deux parties et faciliter les démarches administratives et juridiques, assurant ainsi une reprise réussie. 

 

Cet article vous a été rédigé par Mickaël JIQUEL – Négociateur en Vendée (85)

Pauline Kalapacs
Pauline Kalapacs

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